Dans le bulletin que nous avons récemment adressé à l’ensemble des salariés, nous les avons interrogés sur leurs aspirations en termes de partage des profits entre actionnaires et salariés et sur les modalités d’augmentation salariales en période de forte inflation.
Les salariés ont été très nombreux à réagir et nous répondre souvent de façon très documentée et détaillée.
Le présent mail est destiné à vous faire une synthèse de ces retours dans le but qu’elle alimente la réflexion de toutes les parties, qu’elle enrichisse la force de négociation des syndicats et infléchisse la volonté de nos dirigeants.
Capgemini, grande entreprise du CAC40 dotée d’un rayonnement mondial, est confrontée à plusieurs grands défis dans le domaine qui nous concerne :
– Elle doit donner un rendement acceptable à ses actionnaires tout en protégeant le pouvoir d’achat de ses salariés ;
– Elle doit conserver la motivation de ses salariés et attirer de nouveaux talents et surtout enrayer le phénomène de “grande démission” ;
– Elle doit démontrer que sa Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) comporte réellement un volet social et humain en traitant ses salariés et leurs représentants avec le respect qui leur est dû. Et notamment en prenant en considération leurs demandes et en y apportant de vraies réponses.
Le micro-sondage que nous avons réalisé, nous a permis de recueillir des données sur les trois thèmes suivants :
1. Qu’est-ce qu’un partage équitable des bénéfices entre actionnaires et salariés ?
2. Quelle augmentation collective vous semble le minimum acceptable dans un contexte de forte inflation ?
3. Quelle forme devraient prendre ces mesures salariales collectives entre primes, augmentation sous forme d’un pourcentage et/ou augmentation sous forme d’une somme fixe mensuelle en euros ?
La première phase de notre démarche a permis de recueillir des données sur leurs avis et leurs attentes : leur perception du partage équitable et la forme de l’augmentation collective.
Le taux de participation élevé permet de faire une synthèse de leurs retours en 3 points principaux :
- Deux propositions se détachent pour le partage équitable des bénéfices entre actionnaires et salariés :
a) un partage en trois parts égales, 1/3 pour l’investissement, 1/3 pour les actionnaires, 1/3 pour les salariés (voir ce qui est fait chez Stellantis(*) ;
b) un partage selon les modèles socio-démocrates en Scandinavie, 50% pour les salariés, le reste à répartir entre les actionnaires et les investissements.
2. Une augmentation égale à l’augmentation du coût de la vie avec comme référence le taux d’inflation qui est connu de tous. Et même si l’on anticipe une baisse de ce taux on peut combiner une augmentation en pourcentage et une prime d’un montant fixe. Le pourcentage pourrait varier en fonction du revenu (plus faible pour les tranches des plus hauts revenus). Cette augmentation venant s’ajouter aux augmentations individuelles telles que celles prévues pour un passage de grade.
3. D’autres mesures doivent compléter les augmentations collectives.
a) Augmenter les indemnités pour les transports en commun (par exemple chez Bouygues Telecom ils prennent en charge 70% des frais contre 50% chez Capgemini)
b) Augmenter le remboursement des repas dont les tarifs ont fortement augmenté notamment au restaurant d’entreprise
c) Attribuer des actions gratuites aux salariés qui auront un intérêt accru à la bonne santé de l’entreprise. Augmenter également la participation annuelle aux bénéfices.